Mes relations avec "les autres"

Amis, relations amicales. - p.2

Pour moi, plus la situation est critique, plus j'ai besoin d'alléger la sauce avec de l’humour. Donc, plus c’est pire, plus je rigole… Ma compagne de chambre, lors de la première opération, me demanda même si c’était nerveux. A quoi j’ai répondu qu’il fallait demander au Dalaï Lama, qui a la même réputation de rire toujours. A question idiote, réponse idiote.
Je ne crois pas que je sois plus nerveuse de rire toujours qu’elle de s'inquiéter toujours. La grimace est plus jolie ! Et même, je crois que le rire est un bon exutoire à la nervosité, au stress. Et il permet le dialogue, alors que les plaintes continuelles ferment les relations, du moins à mon avis. Mais bon, chacun fait comme il peut avec son bagage de vie.
J’ai donc beaucoup ri à cause de mes cheveux, par exemple. Quelques jours avant Noël, je passe devant la vitrine du coiffeur "dont le nom est sur toutes les bouches ", et en vitrine, je vois des dames assises avec leur essuie enturbanné sur la tête. Moi-même, je porte un foulard enturbanné pour couvrir ma calvitie. Et je fantasme que je rentre, que je m’installe parmi elles, que je retire mon turban, laissant apparaître mon crâne chauve… En rentrant à la maison, je téléphone à mon amie la plus douée pour l’humour et elle renchérit en me disant que je devrais le faire et m’enfuir de la boutique du coiffeur en hurlant, comme si ma calvitie était le résultat de leur maladresse ! Nous avons beaucoup ri toutes les deux. C’était une bonne journée.
Il n’est pas rare que je m’amuse toute seule (comme en me baladant devant cette vitrine). Mais partager une bonne tranche d’humour avec quelqu’un, c’est tout ça de pris sur l'ennemi.
Cette amie, si douée pour l’humour et la légèreté de l’être, m’a prêté quelques bons bouquins d’un artiste finlandais, façon de me tenir compagnie malgré la distance... parce qu’elle allait en Finlande pendant ma deuxième hospitalisation. Voyager avec elle depuis mon lit d’hôpital, traverser la Finlande, du sud au Cap Nord, dans la fantaisie, avec "le Lièvre de Vatanen " ou dans "La cavale du Géomètre"60 fut une aventure assez particulière et plaisante. A son retour, quand elle m'a montré ses photos, j'ai reconnu les lieux visités en relation avec les récits que j'avais lus… Tout est possible, avec un rien d'imagination.
Mais ne confondons pas humour et humour, tendresse et tendresse. Récemment un ami m’a dit, sur un ton blagueur, qu’il "en avait marre que je sois si longtemps malade ! ". J’ai commencé par trouver cela un peu spécial, mais, ensuite, cela m'a paru assez sympathique et je lui ai dit, en riant avec lui, que moi aussi j’en avais marre d’être aussi longtemps malade. Mais moi, je riais un peu jaune, malgré tout…