Septembre 2006.

Bilan des 5 ans. Je me méfie un peu, comme tous ceux qui passent par là. Trop de mes amis ont des récidives et doivent recommencer des traitements lourds. Sans compter les morts aussi… Mais voilà, moi je vis. Je suis en pleine forme. Je travaille à temps partiel et je ne laisse plus rien au hasard. Je suis vivante et je le sais, et j’en profite, et j’en fais profiter les autres… Je ne me sens pas coupable de vivre quand d’autres partent trop tôt… Au contraire : je veux donner de l’espérance à ceux qui me suivent, et donc je veux réussir, pour leur témoigner de ma vie. Et j’ai déjà réussi quelques fois, à donner espoir et confiance…
Je dois encore faire la reconstruction. Bientôt cinq années de prothèse, çà devient long. Et je me dis que je ne vais pas continuer à la porter encore pendant 20 ans, s’il me reste autant de bonheurs à vivre… Je suis gênée quand je vais à la piscine, quand il fait caniculaire, dans les moments d’élégance estivaux… Mais pas dans mes relations sentimentales. Les hommes qui m’ont accompagnée m’ont acceptée comme je suis. Depuis la maladie, il y en a eu trois. Et ils préféraient me voir vivante. C’est comme cela que je présente les choses. Car, bien sûr, quand mon cœur bat plus vite pour quelqu’un, l’honnêteté veut que je sois claire rapidement. Et de toute façon, je ne pourrais pas le cacher longtemps !
Et puis, bonheur des bonheurs, entretemps, je suis grand’mère. La vie continue pour tous… aussi pour mes fils ! J’ai bien fait de rester… car le premier petit-fils, ce n’est qu’un début ! Champagne !