La chimiothérapie n’entraine pas de troubles psychologiques !

Echelle de valeur. - p.1

Mes responsabilités, l’inquiétude de laisser mes enfants démunis, par exemple, me paraissent aussi une source de déséquilibre psychique. Je constate, pour ce qui est de cette relation avec mes fils (dix neuf et vingt et un ans), à quel point ce fardeau est partagé : ils me font des remarques en symétrie quand je dis à quel point tout ceci est lourd à porter, quand j’explique que j’essaie de peser le moins possible sur leurs épaules…
Pour ma part, toujours plus attentive aux autres qu'à moi-même par nature, mon premier "souci " relatif à la maladie fut de savoir comment l’annoncer aux personnes que j’aime, qui dépendent de moi, que j’allais entraîner dans ma nouvelle fragilité. J’ai toujours été forte face aux épreuves, et, jusqu’à présent, cette force me protégeait et rassurait mon entourage. Ici, je me retrouvais, d’un coup, sans cette protection. Je n’ai pas l’habitude de dépendre, de démissionner, de subir.
Me voici donc obligée de démissionner32 de mes positions : de la vie active, de mon poste d’intérimaire, de mon projet internet…
Je suis donc contrainte de faire confiance à la vie en croisant les doigts, en attendant des jours meilleurs... car je ne suis pas en état de faire face.
Me voilà aussi contrainte de subir les opérations, les soins, l’inquiétude de chacun, la mienne.