Le temps passe… la vie continue

Fin août, septembre. - p.1

Ma marraine (près de nonante ans, maintenant) est décédée des suites de son opération à cœur ouvert. Je l'ai beaucoup assistée dans ses derniers moments. Agonie de près d'un mois. En plus de ma fatigue due au cancer et aux traitements, j'ai maintenant le chagrin qui me ronge et les soucis relatifs à son décès (funérailles, partage des biens, liquidation de son appartement). Je suis littéralement épuisée. Ma cardiologue me rassure : mes palpitations sont dues au surmenage, rien de plus grave. Prendre du repos me fera du bien.
Je dois aussi passer mon bilan de santé annuel. Scintigraphie, mammographie, radiographie des poumons, échographie du foie, des seins et des parties gynécologiques. Rien à signaler. OUF !
Maintenant je peux enfin prendre quelques jours de vacances. Je veux voir la mer et me dirige vers la France. Mes forces s'arrêtent en Normandie. Après quelques jours de farniente et une traversée en ferry-boat pour saluer mon amie à Brighton, je me paie quatre jours de thalassothérapie à Ouistreham dont je suis tombée amoureuse au point de penser y déménager mes pénates…
Je suis tellement enthousiaste d'être "en bonne santé" que j'en fais trop. Voulant récupérer ma motricité grâce à l'aquagym et à la marche forcée dans le sable (j'ai toujours tellement mal aux articulations !), je me retrouve en syncope, probablement due à la fatigue. Et je ne me sens plus sûre de mes possibilités de résistance. Je prends tout à coup conscience que je ne sens pas la limite de mes forces, encore précaires, comme si je tombais dans un précipice, alors qu'ordinairement, la fatigue nous affaiblit progressivement.