Le temps passe… la vie continue

12 juillet - p.1

J'ai moi aussi rendez-vous chez le médecin-conseil. Je ne vous dis pas comme je stresse : j'ai plutôt bonne mine, je l'ai déjà dit, mais je suis loin d'être en état de travailler. Je perds encore toujours l'énergie comme si j'avais une fuite dès qu'une contrariété se présente à moi, avec pour résultat ce mauvais goût en bouche, la vue qui se trouble et les déficiences intellectuelles, à tout le moins. Rien de bon pour dire d'assurer au boulot. Je suis donc paniquée qu'à la vue de ma mine, ce fonctionnaire ne me supprime mon droit à une convalescence suffisante…
Tania m'accompagnait. Nous ne chantions pas "c'est la lutte finale !", nous affichions profil bas. Le médecin m'a demandé ce que j'avais eu, quand, avec des précisions de dates concernant la chirurgie, la chimio et la radiothérapie. Comment je me sens maintenant. Je n'ai eu aucun mal à dire ma fatigue, car le stress était tel que j'étais en pleine confusion ! Et, surprise… il m'a d'abord octroyé le droit de poursuivre la kiné puisque j'ai un centimètre de dilatation au bras gauche après un mois de suspension de la thérapie. Ensuite, il m'a mise en invalidité jusqu'à la fin de l'année, pour que je puisse bien récupérer. Je reprends le boulot si je veux. Je dois seulement les prévenir si je reprends à temps partiel, pour des raisons administratives, entre autres. Sinon, je le fais comme je le sens !
Si j'avais su depuis le début que j'aurais réellement le temps de reprendre mon souffle, au lieu de me relancer de trois mois en trois mois, je me serais évité bien des soucis. Et à vous de lire un chapître entier d'élucubrations quant à mon avenir.
Et encore une fois, je suis en grand écart par rapport à ma vie. Déclarée invalide, j'ai le vertige en prenant mieux conscience à quel point j'ai été malade et suis encore vulnérable, au point d'être, à juste titre, protégée par notre système social. Mais, prise en charge financièrement, je me sens libre de faire ce que je veux comme activités pour me réinsérer dans la vie "saine"... Je ne suis pas encore près d'être celle que j'ai toujours été.