Le temps passe… la vie continue

Un mois que j'ai passé le cap. - p.1

Mais je ne suis toujours pas sortie de l'auberge. Mes brûlures sont guéries, ma peau toute belle, mais elle est encore très fragile et me picote, tire, fait des manières.
Je récupère mon énergie progressivement, mais une trachéite me la pompe actuellement. Je ne suis pas encore très costaude ! Avec la chute d'énergie, je tombe dans un accès dépressif sans pareil. J'aurais préféré mourir que de devoir me battre, tomber encore malade, me traîner comme je le fais. Rien ne va. Je me déprécie, je suis à bout de force morale et physique. Il semblerait que cette dépression puisse être liée à ma transformation hormonale, à la ménopause.
J'ai aussi des douleurs articulaires particulièrement douloureuses et inexpliquées. Ma kiné me dit qu'elles sont liées à l'intoxication chimique dont je souffre toujours. Les désagréments de bouche sèche, de mauvais goût n'ont pas encore disparu, même s'ils s'estompent lentement.
J'en ai marre de manger des artichauts, mais je me force, puisque ce serait, semble-t-il, le seul moyen efficace pour faire passer l'intoxication hépatique plus rapidement.
Par rapport à mes enfants, je gère difficilement. J'essaie d'être la plus optimiste possible, mais quand je dérape, forcément, ils glissent avec moi, ne comprenant plus rien à ce qui leur arrive, à ce qui m'arrive. Je suis leur seul interlocuteur valable, à la fois juge et partie. Ce n'est pas facile, ni pour eux, ni pour moi. Je leur conseillerais bien d'en discuter avec mes médecins, mais dans la mesure où ils ne peuvent rien affirmer avec certitude et que mes fils sont récalcitrants…
Et je me promène depuis une semaine ou deux, déjà, sans perruque. C'est très court, très "mode", mais ça me va et tout le monde me félicite pour l'audace de ma coiffure, même des gens qui ne savent rien ou qui ne me connaissent pas ! A ceux qui semblent tout de même un peu perplexes, je dis que j'ai fait un pari ! Et l'argument passe. C'est aux mêmes, d'ailleurs, qui avaient fait des commentaires sur mon foulard, que j'avais dit que je faisais un stage chez les Talibans. Devant de tels mufles, un peu de fantaisie permet de sauver la face et son jardin secret.