Fatigue

Attendre - p.1

Rester debout et, étonnamment, attendre, même assise, sont des activités qui pompent beaucoup d’énergie. Je considère même qu'attendre est paradoxalement l’activité qui me prend le plus d’énergie, puisqu'en général, à ces moments-là, on est "inactif".
Plusieurs fois je n'ai pas été prévenue d'un retard (je suppose que la personne a pensé que c'était sans importance puisque mon état me bloquait à la maison !), et, à chaque fois, j'ai constaté à quel point j'étais épuisée d'avoir attendu, comme s'il s'agissait d’une réelle activité physique.
Je peux même dire que je suis moins fatiguée d'une heure d'exercices avec le kiné que de l’attendre pendant trois quart d'heure parce qu’il a eu un empêchement et n'a pas jugé bon de me prévenir.
J’insiste d’ailleurs sur ce point, car, dans les hôpitaux, nous ne faisons qu’attendre. Comme si c'était banal, comme si nous n'avions "que ça à faire".
Le jour de la chimiothérapie, l’organisation des soins nous oblige à passer d'un service à l'autre, en traversant un labyrinthe de couloirs et d'étages, où ascenseurs et files sont autant d'occasions d'attendre. Ils en profitent d'ailleurs pour y afficher les annonces des séminaires sur "la fatigue du cancéreux", puisqu'ils savent que nous aurons le temps de les lire.
Ma sœur m’a accompagnée pour la troisième chimio. Malgré sa bonne santé, elle a trouvé cette (dés)organisation déjà lourde pour elle. Or elle n'a que quarante cinq ans. Comment font les gens âgés et malades ?
Voyez comme les patients sont patients !
Et comme le système hospitalier a de la chance que les patients soient si dépendants et affaiblis !
J’ai réfléchi et tourné tout l’hôpital dans ma tête, cherchant ce qui pourrait nous rendre la vie plus facile et nos attentes moins répétitives.
Je propose de
- créer une boîte de suggestions bien visible,
- mettre des chaises roulantes à disposition,
- mettre des sièges aux endroits stratégiques comme devant les ascenseurs,
- indiquer clairement qui doit faire la file à la réception ou non ou supprimer cette réception et faire tout l'accueil aux étages, en stipulant clairement quels médecins consultent, où et quel jour, donc, sans erreur possible, à quel étage se rendre.
Bref, essentiellement de la communication et des sièges ! Le prix de la cohérence n'a rien d'excessif !


La chimio, un jour, a une fin. Merci la vie ! ! !
Puis vient la radiothérapie…
Les derniers effets secondaires de la chimio s'y imbriquent. Mais encore une fois, je dois rester patiente. Patiente pour les cheveux, patiente pour la liberté, patiente pour l'énergie…
Vivement la fin de la fin !