Mon corps

"Bien se nourrir" - p.1

Mon corps, c’est aussi ce souci constant de savoir que manger, combien, quand. Pour ne pas aggraver les effets secondaires, pour les réduire au contraire, pour manger équilibré, pour ne pas manger trop, pour ne pas prendre inutilement du poids… Toujours à soupeser le pour et le contre, pour tout, manger, dormir, sortir…

Peu de médecins le savent, je l'ai constaté, encore moins d’entre eux en parlent : les chimiothérapies qui provoquent la ménopause font grossir27. Ce sont les seules chimios qui font grossir.
Méfions-nous donc des conseils qui proposent de prendre les devants et de manger des sucreries, des graisses, des bonbons avant ou pendant la chimiothérapie. Les personnes qui préconisent ce genre d'alimentation pensent aux autres chimiothérapies, celles qui font maigrir.
Surtout prendre garde à ne pas se laisser régresser sur le plan alimentaire et se gaver de panades pour bébés et autres pâtisseries. Le chagrin pour soi-même pousse à chercher des compensations… Un "doudou"28, oui… des panades et des sucreries, de préférence, non !
Pourquoi les médecins ne nous en parlent-ils pas ? Craignent-ils que nous fassions régime tout en étant en thérapie ?
Même si, quelquefois, les compensations sont agréables, la survie passe avant tout. Et un bon équilibre alimentaire peut nous aider à tenir le temps nécessaire avec une santé maximale. S'ils nous donnaient quelques conseils diététiques pour nous aider à conserver notre équilibre sanguin, pondéral, énergétique, etc, nous serions heureuses de les suivre, non ?
En dernières pages, je donne quelques suggestions en matière alimentaire. J’espère qu’elles pourront encore être améliorées par votre médecin ou vos aptitudes personnelles à vous prendre en main : j’ai tant envie que tout se passe encore mieux pour les suivant(e)s que pour moi. Mais surtout, parlez-en à votre médecin, posez-lui des questions, vérifiez si ce que vous consommez vous convient. Ce que j'en dis est seulement indicatif de ce qui me convenait, à moi, à titre d'exemple pour susciter la discussion.

Pour la question de l’alimentation, je me suis principalement fiée à mes goûts et encore plus à mes dégoûts. Je prenais un Actimel Vanillé29 comme petit déjeuner : quantité suffisante vers cinq heures du matin pour faire passer l’anti émétique30 prescrit par l’hôpital (les quatre premiers jours), que je prenais à cette heure parce qu'elle correspondait à mes premiers sentiments de nausée du matin. Je le buvais par très petites gorgées pour m’assurer qu’il passait bien. Le fait de consommer quelque chose me faisait du bien. Le sentiment de faim ressemblait à celui des nausées. J'étais donc toujours sur mes gardes quand je ressentais un début de mal-être : décider que faire, manger ou prendre un Motilium ?
A mes différents réveils, je distillais donc mes portions alimentaires : un laitage légèrement sucré (yoghourt ou petit gervais), un thé, puis un fruit (banane, pomme rapée ; pas d’orange du fait de l’acidité). Et tous les médicaments et autres vitamines : vitamine C + vitamines Omnibiota Pro-Natal + laxatif naturel dans le cours de la matinée, qui pouvait se prolonger jusque vers quatorze heures en fonction de mes périodes de veille et de sommeil.
Je prenais des algues, des champignons des bois, de la levure et des fromages persillés pour le renouvellement des globules blancs -que j’ai ainsi pu remonter à la normale à la sixième chimio après une chute importante vers la cinquième ; du foie, des rognons, de l'os à moëlle, du boudin noir -mais, à la troisième cure, j’ai dû arrêter le boudin à cause des épices qui s’y trouvent- pour les globules rouges et les plaquettes, qui se sont très bien maintenues. Nous avons décidé, avec mon médecin homéopathe, d’éviter les ris de veau du fait de la crise sanitaire chez les bovidés, bien que cette denrée ait également son intérêt dans le renouvellement des globules blancs ou des plaquettes, je ne sais plus !
Contre les crises de foie : artichaut. J’en ai trouvé un mangeable, en hiver ! Avec l'arrivée du printemps, je m'en suis gavée, au point que, maintenant, je ne peux plus supporter leur odeur.
J’en ai aussi consommé quelques boîtes, mais je n'en raffole pas. Heureusement, dans une boutique de denrées "bio", j’ai trouvé des capsules de poudre d’artichaut31. Cela m’a aidée à me décongestionner le ventre.