Comment t’en es-tu rendue compte ?

La réponse en est : Symptômes diffus - p.1

Je dirais à la fatigue, d’abord. Mais dans ce monde où nous vivons, tous pressés comme des citrons, nous sommes tous fatigués. Quelle est donc la différence entre fatigue normale, vu qu’elle est déjà anormale pour tous ceux qui travaillent un peu sérieusement, et fatigue anormale du cancer ?
J’ai du mal à répondre.
Je dirais que j’étais très fatiguée et que cette fatigue me paraissait normale, vu que je venais de changer d’emploi (comme intérimaire, j'en ai l'habitude, mais cela reste un lourd investissement à chaque fois, parce que je me veux réellement professionnelle) et que, dans ce nouvel emploi, j’avais changé de service deux fois, à trois semaines d’intervalle. Vu aussi que nous avions beaucoup de soucis avec une bande de délinquants qui nous harcelaient pour que nous retirions une plainte portée contre l'un d'eux. Vu enfin qu’il a fait particulièrement chaud cet été et que je ne supportais pas la chaleur.
Et je dirais que c'était peut-être le plus surprenant : j’ai toujours adoré faire le lézard, un livre à la main. Or, cette année, dégoût du soleil, recherche de fraîcheur et d'ombre.
Avec fatigue excessive au lever durant la canicule, au point qu’un jour je me suis recouchée. Mais en arrivant malgré tout à l’heure au bureau, j’ai téléphoné à ma marraine pour lui déconseiller de sortir ce jour-là, à cause de l'ozone. Elle a tiqué, car cela ne me ressemble pas d’avoir un malaise le matin.
Je dirais aussi, comme je l’ai déjà dit précédemment, que je voyais ma grand-mère dans le miroir.
Je me souviens d’en avoir parlé, de ma fatigue et de ma grand’mère dans le miroir, en patinant un dimanche avec mon amie, celle qui est maintenant ma kiné. Et elle me conseilla de faire des bains dérivatifs71. Nous avons beaucoup parlé, ce jour-là, d’une de ses voisines, patiente et finalement amie, qui est décédée d’un cancer du sein l’an passé. Je reste étonnée comme cette conversation était à propos, sans que nous le sachions consciemment, ni l’une ni l’autre. Comme quoi, ces deux points, fatigue et se voir vieillir prématurément, sont sans doute des signes qui doivent alerter.
J’étais aussi intriguée parce que, depuis quelque temps, j’avais une partie du lobe de l’oreille gauche qui gonflait et devenait difforme. J’avais pensé aller voir un auriculo-thérapeute, mais sans plus. J’aurais peut-être mieux fait de prendre cet avertissement au sérieux parce que ce signe-là est antérieur aux autres.
Je me souviens aussi d'avoir posé des questions à mon homéopathe sur la ménopause. J’étais semi-consciente que quelque chose se passait en moi, mais de façon trop diffuse pour que je pose une question précise ou formule une plainte claire. Elle a cherché à me rassurer que j’étais trop jeune pour m’en inquiéter. Et nous en sommes restées là.
Je ne peux pas lui en vouloir de ne pas avoir été plus pointue sur la question, parce qu’elle n’aurait rien pu détecter au moment où j’ai posé cette question : aucune boule ou quoi que ce soit n’était palpable et mes prises de sang, même au moment de l’opération, ne révélaient pas de marqueurs de cancer.
Comme signe de changement, je peux encore dire qu'antérieurement je buvais beaucoup de lait et que, depuis peu, je préférais des expressos bien tassés… Maintenant que je suis "guérie", je suis de nouveau adepte du lait, comme la plupart des Nordiques.
Bref, je changeais, sans trop m’en apercevoir. Mais en me plaignant tout de même… de signes diffus, inconsistants.
J'indique tous ces détails pour vous dire, qu’à postériori, oui, l'accumulation d’infimes indices finit par être révélatrice de ce changement qui s’opère en vous. Mais tant qu'ils ne deviennent pas clairs, ils ne permettent aucune interprétation concluante.
Devez-vous courir chez le médecin chaque fois que vous êtes fatigué(e) ? Vous avez de bonnes raisons d’être fatigué(e)… et quel diagnostic fera le médecin sur base de ce simple symptôme ?
Ou parce que vos goûts alimentaires changent ? Ou parce que vos pupilles (iridologie) ou vos lobes auriculaires (auriculothérapie) se modifient ? Là, un médecin qui pratique ces méthodes diagnostiques pourra vous aider… encore faut-il en connaître et avoir des références sur leurs compétences.
Ce que je peux dire, c’est que, pour moi, tous ces indices se sont passés dans une période très courte, si bien qu’ils étaient très rapprochés les uns des autres ou concommittants : je peux tous les situer en juillet, alors que la colère du sein date de fin août. Avant juin, je suis sûre que je ne me plaignais vraiment de rien, à part le lobe de l'oreille.