Palme d’or !

Je dois avouer que sur base de son expérience, j’ai pu éviter certains effets secondaires qu’avait vécus Petra. Peut-être parce qu’ils ne faisaient pas partie de ma route, mais peut-être aussi parce que j’avais bien pris les devant, bien mesuré les risques sur base de ce qu'elle avait pu me transmettre, un peu comme les explorateurs se basent sur toute documentation disponible pour tracer leur route dans l'inconnu. Je ressens une certaine fierté d'avoir pu contourner certains obstacles. C'était déjà assez dur comme cela. Pourtant, quand elle a dit à sa thérapeute qu’elle m’avait tout dit, très fidèlement, celle-ci le lui a reproché. Comme si le corps soignant ne se sentait pas à l'aise avec les réactions des malades.
Pourtant, actuellement, on peut en réchapper et récupérer une qualité de vie normale après le passage difficile des cures et de la convalescence. Le courage d'affronter pareil diagnostic se trouve essentiellement dans la confiance à la Vie, pour soi-même et dans l'entourage, y compris la confiance de nos thérapeutes, quelle que soit leur spécialité. C'est la seule façon que nous ayions pour affronter ce destin.

J’ai donc envie de vous faire partager cette période douloureuse de lutte pour la survie pour, d'aventure, vous aider à la franchir plus à l’aise que moi ou vous permettre de réaliser par où passent les rescapé(e)s d'un cancer du sein. Opérations, chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie !
Voilà pourquoi, je donne certains de mes trucs et ficelles, découverts en tâtonnant ou avec l’aide de tout-un-chacun, pour qu'ils servent de repères ou, à tout le moins, à ne pas perdre courage : d’autres sont passé(e)s par-là, ont survécu et vivent bien maintenant. Le tout est d’accepter de se mettre entre parenthèses !
Moi, j’ai hiberné en hiver, saison propice : tout le monde est pâlot, cerné, fatigué. Porter un bonnet ne paraît pas étrange. Les ponchos et autres vêtements couvrants me permettent de ne pas porter de prothèse mais d’être élégante malgré tout. En quelque sorte, je pourrais presque dire que j'ai eu de la chance !

Le silence de certains médecins (ou une certaine indifférence à ce que vivent leurs patients ?) est pire que la vérité, mais je suppose qu'ils ne s'en rendent pas compte. Parce que je me suis parfois sentie totalement incomprise ou parce qu’ils me paraissaient parfois complètement à côté de la plaque, malgré leur bon vouloir et leurs compétences professionnelles, j'ai aussi écrit dans l'espoir qu'ils puissent être plus proches, comprendre mieux ou, à tout le moins réaliser qu'un parcours flêché est plus facile et moins angoissant à suivre qu'une piste mal renseignée dans la jungle.

Quant aux proches qui veulent comprendre ce qui arrive aux personnes qui ont (eu) un cancer et sont sous chimiothérapie ou radiothérapie, j’aimerais leur donner une vision de ce qu’ils peuvent faire pour "aider ", car souvent mes ami(e)s auraient aimé m'aider, sans bien savoir comment.
Cherchez de quelles façons signifier votre présence, outre les aides matérielles (argent, courses, entretien), car le chimioke a surtout besoin de chaleur pour rester en contact avec son humanité, avec la Vie.
Mon amie japonaise me dit qu'ils ont pour coutume de rester calmement à côté de la personne qui souffre, en empathie silencieuse, le temps voulu pour ne pas lui peser, et de n'échanger que les mots indispensables… A méditer.